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Interview de William Gibson par BoingBoing

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Zero history

Dernier roman de William Gibson

Je suis un fidèle lecteur du site  BoingBoing, qui est pour moi une référence en matière de technologie,  de science,  de Sf et de culture numérique en général. D’ailleurs un des Blogueurs de ce site n’est autre que Cory Doctorow, auteur que je porte ô combien dans mon estime et notamment pour le roman « Dans la dèche au royaume enchanté » (oui je lui consacrerai un article complet, promis..). Mais aujourd’hui c’est de l’auteur William Gibson dont il est question. Gibson que l’on peut qualifier de père du Cyber-punk avec l’œuvre majeure (un grand classique SF) «Neuromancien».

BoingBoing a réussi a obtenir de cet auteur une interview exclusif en date du 1er septembre. Celui-ci parle de son dernier roman «Zero history» mais pas seulement. Je vous parlerai de ce roman lorsque je l’aurais lu (pas encore traduit en français) mais Doctorow le qualifie déjà de nouveau chef-d’œuvre de la SF et, probablement, comme le meilleur roman de Gibson, c’est pour dire. Apparemment Gibson y décrit parfaitement notre société et l’aspect Futuriste de notre présent. C’est finalement un peu ce que je cherche à montrer avec ce blog, notre présent se construit, explicitement ou non, autour de rêves (ou cauchemars) futuristes (voir l’article « vous lisez trop de science-fiction »). Comme si les utopies ou dystopies déjà imaginées avaient une influence sur la construction de nos sociétés, de nos comportements et de nos technologies.

A défaut de pouvoir vous parler plus longuement de ce roman, j’ai décidé de traduire certains passages de l’interview de Gibson. Ne soyez pas trop exigeant, cet exercice de traduction est pour moi une première, j’ai donc surtout cherché à extraire l’essentiel et mettre en avant les passages ou William Gibson nous glisse des liens et des pistes de réflexion intéressantes (les bilingues pourront, évidemment, lire directement l’interview mené par Mark Frauenfelder pour BoingBoing ici).

BoingBoing lui demande d’abord quelles sont les choses qui ont récemment captées son attention ?

L’aspect surréaliste des primaires républicaines à la présidentielle, la Libye, Les ouvrages de Iain Sinclair (Hackney, That Rose Red Empire et Ghost Milk), le concept du « grey man » pour assurer sa sécurité personnelle (j’ai essayé de vous trouver des liens pour expliciter ce concept ici et ici), les drones volant DIY et aussi le fait que certains coins des États-Unis donnent aujourd’hui l’impression de faire partie de pays sous-développés.

Ensuite vient une question sur l’évolution de ses centres d’intérêts. C’est-à-dire, ce qui a pu l’intéresser avant et qui ne l’intéresse plus aujourd’hui, et vice-versa.

Je n’ai pas vraiment perdu d’intérêt pour des choses qui m’ont passionné plus jeune, mais c’est vrai que mon emploi du temps ne laisse pas de place pour tout ce qui m’intéresse, il faut faire des choix.

A la question « quels sont les objets que vous avez toujours sur vous ? » il répond qu’il a un portefeuille (des plus léger), un trousseau de clef dont une clef SwissTech Utili-Key 6-en-1, un stylo Montblanc acheté sur ebay. L’anecdote étant qu’il est allé sur ebay après avoir lu le livre « fascinant » de Hiroshi Fujiwara «personal effects».

Vient une question particulièrement intéressante sur le mouvement du DIY, du bricolage numérique, des imprimantes 3D et plus largement du mouvement Maker (voici une piqûre de rappel en 4 liens internet actu, maker , rue89 et mon article précédent).

Mon grand-père possédait un petit magasin de bricolage, et les quincailleries anciennes ont toujours été des lieux dans lesquels je me suis bien senti. J’ai grandi avec l’idée qu’en vérité la majeure partie de notre environnement quotidien était le résultat d’un travail humain. Une personne qui arrive à faire quelque chose de vraiment bien, à partir de zéro ou presque, aura toujours mon respect. Je vois donc le mouvement Maker comme quelque chose d’extrêmement sain. Je ne suis pas certain que l’utilisation de machine type imprimante 3D m’impressionne autant que quelqu’un qui construit quelque chose à partir de rien, mais je n’ai aucune expérience personnelle à ce jour.

Lorsque BoingBoing lui demande ce qu’il pense du design industriel d’aujourd’hui (que ce soit pour l’automobile, l’électronique, les appareils médicaux, etc), il répond que globalement il aime bien ce qu’il voit même s’il est vrai que qu’il n’a pas souvent l’occasion de s’extasier sur un design vraiment nouveau et original.

Mark Frauenfelder revient aussi sur son essai paru dans la revue Scientific American, intitulé « La vie dans la méta-Ville » (il s’agit surement de mon prochain exercice de traduction ;-) ). Gibson explique que, pour lui, écrire pour la revue  Scientific American faisait partie des choses qu’il espérait faire un jour dans sa vie ! Il précise qu’il a toujours été intéressé par les villes.

Lorsque vient le sujet des médias sociaux (Il est d’ailleurs très actif sur Twitter)  il répond :

Je me demande parfois ce que ma vie aurait été si j’avais eu accès, au début de mon adolescence, à ce foisonnement génial de médias sociaux. Je pense que j’aurais vraiment aimé ça, je me sens un peu triste en pensant à mon adolescence sans ces outils. Puis, je me dis que j’aurais pu y rester « scotché » et je ressens, finalement, un immense soulagement.

Ce passage fait quelque peut réfléchir sur notre tendance à la procrastination , dûe en grande partie, à l’utilisation des réseaux sociaux et du web en général. Mais si je devais retenir une seule chose de cette interview ce serait surement une espèce de ressentiment concernant l’évolution du « cyber-punk ». Un cyber-punk qui n’est plus isolé, qui n’a plus forcement besoin de rentrer dans l’illégalité pour agir et qui s’inscrit dans une démarche globale visant à repenser en profondeur nos sociétés modernes.  Je digresse très probablement, n’hésitez pas à donner votre avis.

 


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